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06/10/2010

Guy Lapchin le pionnier - 37

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Extraits des mémoires de Guy Lapchin :

"j'avais acquis successivement un Bignan Salmson, une Citroën B14, une 6cv Renault, une Rosengart et , en 1933 grâce à de grandes études, pour l'Office d'H.L.M. de Seine & Oise et pour la Compagnie du Nord, qui me rapportèrent des honoraires suffisants, j'achetais une 15cv Primastella, et nous emménageâmes dans un bel appartement 100 rue de Lonchamp, mais toujours au 4è sans ascenseur, juste en face du lycée Janson.

Avec la Primastella, je participai au Critérium de Tourisme Paris-Nice, où j'eus la chance de remporter la 2è place des "voitures de série de moins de 30 000 francs", soit un prix de 3 000 francs, qui nous paya largement nos vacances de Pâques, renouvelées chaque année !

Mais à la suite des évènements sociaux de 1936 (Sécurité Sociale, semaine de 40 heures,  congés payés, occupations d'usine, etc...), les commandes furent stoppées et les honoraires gelés ! Je fus donc réduit à liquider le personnel, et dus accepter une place d'Inspecteur des Travaux de l'Assistance Publique à Paris.

Parallèlement, j'avais acquis une part du garage Eudel à Issy-les-Moulineaux, et je partageai mon temps entre l'hôpital Saint-Antoine et la vente et l'entretien des voitures. J'obtins personnellement la concession française des Automobiles Riley de Coventry (Angleterre), et m'efforçai de les faire connaître par publicité et épreuves sportives : Paris-Nice, Coupe des Alpes, Tour d'Auvergne, etc..., et notamment les trois premières places du Grand Prix de l'A.C.F. des voitures légères à Montlhéry en 1937. Malheureusement, le cours de la Livre Sterling passa de 115 à 175 francs et les Riley devinrent invendables !

Avec Charles Plantivaux, nous gagnâmes notre catégorie  dans "les 12 Heures de Paris" dotées de très beaux prix, sur une Simca 5 très spéciale.

Cette année vit ma 3è participation aux 24 Heures du Mans. J'y avais déjà pris part en 1935, avec Jacques Savoye sur une Singer Le Mans, et en 1937, avec Jean Trévoux sur ma Riley de course. Cette fois-ci c'était avec Marcel Debille, sur une Simca 8 avec carrosserie allégée et profilée. Nous fûmes bien classés et délectionnés pour la Coupe Biennale à 97 km/h de moyenne. Ceci nous permit en 1939, Plantivaux et moi sur Simca Gordini,  d'être classés 2è  de la Coupe à 110 km/h de moyenne. Un mois plus tard, je fus choisi pour courir le Grand Prix de La Baule, toujours sur Gordini. Je m'y rendis via Paramé, mais hélas, la guerre déclarée, mon ordre de mobilisation mit fin à tous nos projets !

Après la guerre, le démon de la course automobile me reprenait, et avec une Dyna Panhard et toujours mon fidèle ami Charles Plantivaux,  nous prîmes la 2è place des moins de 750 cc  au Rallye de Monte-Carlo, puis nous remportâmes la 3è place de la Coupe Internationale des Alpes.  Personnellement, je fus 2è au Rallye du Nord. Nous étions de purs amateurs, et les prix en espèces que nous touchions ne servaient qu'à réduire nos dépenses. La Dyna Panhard me servait pour la visite de mes chantiers, et elle ne bénéficiait que d'une mise au point très soignée. La Coupe des Alpes me rapporta 2 000 francs avec lesquels nous nous offrîmes de splendides vacances  sur la Côte d'Azur.

En 1949, je fis construire sur mes plans une Panhard profilée et allégée, qui mena la tête dans sa catégorie aux 24 Heures du Mans 1950, jusqu'à la 19è heure où une panne mineure (bris d'une tête de soupape) la stoppa, à mon désespoir immense.

En 1952, je fus 1er du Rallye du Nord avec une 4cv Renault 1063, absolument formidable, devant 200 concurrents. Quelques semaines après, aux 24 Heures du Mans, je classai la seule 4cv Renault, mais après trois heures d'immobilisation devant la ligne d'arrivée. En Septembre, dans le Grand Prix de Roubaix couru autour du parc Barbieux, la Jaguar d'un fou, Heurtaux,  m'envoya dans le décor : plâtré, puis corseté pendant six mois, j'appris la mort d'Heurtaux, se tuant dans la course de côte de Planfoy, prouvant une fois de plus son excès de nervosité et d'inconscience.

J'avais été très touché moralement et physiquement par cet accident, mais après avoir surmonté cette épreuve, je pris part aux 24 Heures du Mans 1953 avec une Panhard spéciale, mijotée par mon vieux complice Charles Plantivaux. Elle marcha très bien, mais dût s'incliner devant sa soeur conduite par Chancel, mais tout de même pour une 850 cc, à 127,600 km/h de moyenne ! Ce fut ma dernière grande épreuve automobile."

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Source : archives Franck Lapchin.

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